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Qu’est-ce que la Fantasy ? – Tolkien, père fondateur de la Fantasy moderne

Depuis la fin du 19e siècle, la Fantasy se cherche. Plusieurs œuvres à part dans les genres de l’époque ont déjà marqué les esprits (Alice au Pays des Merveilles, Peter Pan, Le Magicien d’Oz…). Mais on observe plus une diversité de sous-genres qu’un genre clairement identifiable avec ses codes distincts. Une situation qui s’apprête, peu après la Seconde Guerre Mondiale à changer sous l’influence majeure d’un auteur devenu emblématique de la Fantasy : John Ronald Reuel Tolkien.

Tolkien n’est pas, à proprement parler, l’inventeur de la Fantasy, puisqu’une sorte de proto-Fantasy déjà joyeusement multiple dans ses sous-genres l’a largement précédé depuis la fin du 19e siècle. Toutefois, sans l’impact du Seigneur des Anneaux de Tolkien, la Fantasy moderne que nous connaissons n’aurait pas sa forme actuelle.
On parlerait vraisemblablement plus et de façon relativement éparse, de contes, de récits d’aventures, de nouvelles fantastiques ou de romans de Science-Fiction… Et non d’un genre défini à part entière — « noble » ou à tout le moins anobli — et doté de ses codes propres reconnaissables, notamment par rapport à la Science-Fiction.

À propos de J. R. R. Tolkien : un écrivain réfléchi

Quoique récente dans ses expressions et pas très assurée sur ses jambes, la Fantasy est déjà dotée, au milieu du 20e siècle, d’une histoire ancienne. Cette dernière tisse une connexion depuis les ancestrales formes des mythes et mythologies jusqu’à la proto-Fantasy d’entre-deux-guerres marquée par les pulps et des sous-genres difficiles à classer, tels que l’heroic Fantasy ou la sword and sorcery.

Mais comment se fait-il alors qu’un auteur et une œuvre parmi d’autres se soient distingués au point de bouleverser cet état de fait ? Comment Tolkien et Le Seigneur des Anneaux sont-ils parvenus à révolutionner ce genre épars et à lui apporter l’unité qui lui manquait encore après plusieurs décennies d’expérimentations ?

Pour y répondre, il convient de retracer brièvement le parcours de Tolkien (1892-1973), du passionné de langues à l’écrivain.

On parlerait vraisemblablement plus et de façon relativement éparse, de contes, de récits d’aventures, de nouvelles fantastiques ou de romans de Science-Fiction… Et non d’un genre défini à part entière — « noble » ou à tout le moins anobli — et doté de ses codes propres reconnaissables, notamment par rapport à la Science-Fiction.

  • J. R. R. Tolkien (1892-1973) et l’écriture

Au cours de ses études, le jeune Tolkien se passionne pour les langues anciennes (Grec ancien, vieil Anglais, norrois, gotique, Finnois…), la philologie et les grands textes mythologiques anglo-saxons et scandinaves (Beowulf, Sigurd et le Kalevala finlandais).

Philologie
Étude d’une langue, fondée sur l’analyse critique de textes écrits dans cette langue.

Officier de transmissions lors de la Bataille de la Somme en 1916, il tombe malade avant d’être rapatrié. Cette expérience de la guerre a puissamment marqué ses premiers textes, notamment la Chute de Gondolin, qu’il rédige à cette époque.
Néanmoins, ce n’est pas avant d’être installé à Oxford comme professeur d’anglais et la naissance de son 3e fils en 1925 qu’il commence la rédaction du Hobbit.

À propos des Inklings

Tolkien était un des membres des Inklings (littéralement les soupçons/créativement « les gens de l’encre »), le cercle littéraire informel de l’université d’Oxford dans les années 1930-1940.
Son ami C. S. Lewis (Le monde de Narnia), qui a encouragé Tolkien tout au long de son projet d’écriture du Hobbit, et Charles Williams en étaient également membres.

  • Le Hobbit

Dans les écrits passés à la postérité de Tolkien, Le Hobbit occupe une place à part.
Créé pour amuser ses enfants et publié comme un conte et livre pour enfant, il dispose néanmoins de plusieurs niveaux de lecture, dont une critique de la bourgeoisie britannique sous les traits du casanier Bilbo. Et, surtout, ce récit s’intègre déjà à l’univers étayé de la Terre du Milieu.

Il y eut un jour où j’eus l’idée de construire un corps de légendes plus ou moins étroitement reliées, allant de vastes cosmologies jusqu’aux contes de fées romantiques et que je pourrais dédier simplement à mon pays. 

La rédaction de ce livre d’un peu moins de 300 pages a pris 6 ans à Tolkien.
Un rythme d’écriture, de réflexion et de maturation d’univers secondaire qui devrait rassurer les apprenti.e.s écrivain.e.s.

Le Hobbit est publié en 1937 en tant que livre pour enfant et rencontre un succès immédiat auprès d’un lectorat loin d’être uniquement enfantin. Mais il est indéniable que les allusions aux riches histoires de Durin, Gondolin, Fendeval, la Forêt Noire ou Dol Guldur et les prémices du « fil rouge [de] la perversion provoquée par la convoitise » ont de quoi séduire un public plus mature et déjà avide de mondes secondaires.

  • Un récit atypique

Les spécificités d’écriture de Tolkien, qui marquent un tournant dans l’approche de la Fantasy, sont déjà particulièrement sensibles dans ce premier ouvrage avec :

  • La création d’un univers cohérent, doté d’une mythologie imaginaire
  • La constitution, pour la toute première fois, d’un monde secondaire complet et crédible, qui intègre tout ce qui avait été abordé par les prédécesseurs de Tolkien (mythologie scandinave, elfes, gobelins, légende arthurienne, fééries…)

Lorsque Tolkien évoque un peuple imaginaire — Hobbits, elfes ou orcs —, il s’attache à leur créer une langue, une histoire, des légendes propres, mais aussi un habitat, un art militaire ou des recettes de cuisine, et cet immense travail, même s’il est resté inachevé, a définitivement installé une grammaire du genre, que les auteurs ultérieurs n’auront fait qu’enrichir — au moins dans le domaine de la Fantasy épique.

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  • La longue gestation du Seigneur des Anneaux

Malgré le succès immédiat du Hobbit, l’éditeur Stanley Unwin refuse comme suite un manuscrit inachevé qui deviendra ultérieurement Le Silmarillion. Ce dernier est jugé trop éloigné du conte pour enfants et quiconque s’est déjà frotté à ce recueil de récits peut témoigner de sa densité.

Tolkien est alors invité à produire une autre suite au Hobbit.
D’abord réticent, il écrit le texte d’anniversaire de Bilbo et la longue introduction du Seigneur des Anneaux. Puis, le déclic survient lorsqu’il décide que l’anneau de Bilbo n’est pas qu’un simple anneau magique, mais l’Anneau Unique forgé par Sauron.

Il convient, par ailleurs, de rappeler que Le Seigneur des Anneaux est conçu comme un volume unique de 1500 pages divisé en 6 livres d’une dizaine de chapitres chacun.
Sa répartition en trois tomes est une décision éditoriale pour faciliter l’appréhension du volume de l’œuvre.
Les trois tomes éditoriaux regroupent chacun deux livres et ont été écrits sur plusieurs périodes :

  • de 1938 à 1941 pour les livres I et II, qui sont dotés d’un ton plus lent et plus léger que la suite
  • de fin 1941 à l’automne 1942 pour le livre III ; puis en 1944 après une pause pour cause de panne d’inspiration pour le livre IV (en même temps le Mordor c’est moche, triste et déprimant)
  • de 1944 à l’automne 1949 pour les livres V et VI

La sortie de l’ensemble est toutefois repoussée jusqu’en 1954, car Tolkien souhaite une publication conjointe du Silmarillion. Depuis, Le Seigneur des Anneaux s’est écoulé à 150 millions d’exemplaires.

L’influence majeure de Tolkien en tant que fondateur de la Fantasy moderne

  • Un succès progressif pour l’œuvre de Tolkien

Mais quelle est la composante qui a consolidé ce succès du Seigneur des Anneaux au fil du temps ?
Peut-être, tout simplement, la grande force de Tolkien est d’avoir créé un monde secondaire auquel on peut croire comme s’il était réel.

Cela explique en tout cas vraisemblablement le rapide retentissement du Seigneur des Anneaux, parmi les étudiants américains, ainsi que la contre-culture beatnik et hippie. En effet, pour ces cercles sociaux en quête d’un monde alternatif, l’œuvre de Tolkien propose une autre façon de voir le monde, presque une philosophie de vie opposant « la brutalité impérialiste des orcs et le mode de vie contemplatif et harmonieux des elfes. »

Toutefois, le succès international a pris plus de temps à venir. Notamment, le Seigneur des Anneaux n’a été traduit en français qu’en 1972.

Il faut effectivement reconnaitre qu’il s’agit d’un récit exigeant. Son volume total, sa lenteur initiale et la quantité de personnages peuvent être rébarbatifs. Mais, une fois passés ces premiers obstacles, sa richesse vaut le détour entre passages d’horreur, de poésie ou encore d’épopée guerrière flamboyante.

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Illustration du Seigneur des Anneaux par John Howe
  • Les significations cachées du Seigneur des Anneaux

D’autant plus que, ce que le livre ne dit pas semble aussi vaste que ce qu’il raconte puisqu’il laisse entrevoir tout un univers féérique et mystérieux, insondable et cohérent.
Rien d’étonnant dans un tel contexte que les interprétations du Seigneur des Anneaux aient adopté un train d’enfer, nonobstant les affirmations de Tolkien qui précise qu’il n’a voulu écrire qu’un conte.

Voici un petit florilège de ces interprétations :

  • une allégorie de la Seconde Guerre Mondiale une symbolique de la lutte contre Hitler par le vaillant peuple britannique, pour la simple et bonne (?) raison que le Mal à l’Est et le salut à l’Ouest
  • un récit anticommuniste toujours basé que le fait que l’Ennemi se trouve à l’Est, tout comme l’URSS de Staline
  • une fable chrétienne opposant le faible au fort avec une parabole du combat contre le Mal symbolisée par les elfes assimilés aux anges et Gandalf à un prophète
  • un récit éolo-décroissant opposant un art de vivre rural, paisible et fondé sur l’amour de la nature à la fureur industrielle et guerrière du Mordor
  • une allégorie du racisme opposant elfes blonds vertueux et orcs noirs mauvais

Mais c’est le propre d’une grande œuvre que d’être interprétée, réinterprétée, surinterprétée et de se voir imposer des grilles de lecture politiques, sociales et économiques qui dépassent son contexte de rédaction initial.

Dans une interview de 1968 accordée à la BBC, Tolkien a affirmé que, quand il écrit, il part toujours d’un nom. C’est la première clé, celle de la linguistique. Il y déclare également que, lorsqu’on analyse les histoires qui passionnent les hommes, on s’aperçoit qu’il s’agit toujours d’histoires traitant de la mort. 

  • Un engouement persistant

Quoi qu’il en soit, face à cet engouement persistant pour l’œuvre de Tolkien, plusieurs compositions posthumes voient le jour. Le plus connu, Le Silmarillion, mis en forme par Christopher Tolkien et Guy Gavriel Kay (La Tapisserie de Fionavar) à la mort de Tolkien, ne devait initialement pas être publié, car ce n’est pas un texte grand public.

Par ailleurs, une vingtaine de livres sont édités qui, d’après Jean-Louis Fetjaine, proposent « à peu près tout ce que Tolkien a écrit au cours de sa vie hormis ses listes de courses. »

Encart cinéma

La notoriété du Seigneur des Anneaux aboutit également à une série d’adaptations cinématographiques dont les plus connues sont :

  • le projet des Beatles en 1966 avec Stanley Kubrick à la réalisation (suite au refus de Tolkien, l’Histoire ne s’en est jamais remise)
  • Le Seigneur des Anneaux de Ralph Bakshi en 1978 réalisé en prises de vues réelles en rotoscopie (pour un résultat particulièrement étudié dans sa mocheté)
  • les adaptations monumentales de Peter Jackson en 1999-2000 (puis 2012-2014 avec Guillermo del Toro pour Le Hobbit), qui rendent immédiatement accessible à tout public l’univers complexe de Tolkien pour un bilan exceptionnel de 17 oscars
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Affiche du film Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson
  • Ce que la Fantasy doit à Tolkien en tant que fondateur de la Fantasy moderne

Le succès est certain et la postérité acquise. Mais, ce qui fait du Seigneur des Anneaux de Tolkien un véritable bloc fondateur de la Fantasy moderne, c’est la manière dont d’autres œuvres se sont inspirées de ses caractéristiques.

Parmi ces dernières, on retrouve des éléments devenus incontournables des Mondes de l’imaginaire de type Fantasy tels que :

  • les sociétés de type médiéval où une élite ou caste possède des pouvoirs magiques (souvent des elfes plus ou moins prétentieux et à l’élégance surnaturelle plus ou moins douteuse)
  • les thèmes structurants de la quête et de la mission, qui font de la Fantasy une littérature de la pérégrination (le ratio d’usure des semelles est particulièrement élevé dans la Fantasy moderne, surtout typée médiévale, où ce qui ne se fait pas à cheval ou à dos de créature magique se fait à pied)
  • la lutte manichéenne du Bien et du Mal, notamment avec l’opposition magie blanche-magie noire (la matière « Subtilité » devait être une option au BAC Vilénie et Goétie)
  • les personnages issus du folklore, des contes de fées et de la mythologie (parfois de façon aussi incongrue que l’intrusion du kraken de la mythologie nordique dans la mythologie grecque du film Le choc des Titans)
  • Quelques avis d’écrivain.e.s d’autorité

Nous ne devrions jamais oublier que le voyage a commencé à Cul-de-Sac et que nous marchons tous, toujours, dans les pas de Bilbo.

Je suppose qu’il doit être difficile, pour des lecteurs qui ont grandi à une époque où Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux étaient reconnus comme des classiques, de comprendre l’impact stupéfiant qu’ils ont eu sur des lecteurs comme moi. Je n’avais tout simplement rien lu de pareil…
Le commentaire le plus fréquent que j’aie entendu chez les lecteurs de ma génération, c’est celui de n’avoir jamais rien lu de semblable et d’avoir immédiatement essayé de trouver d’autres livres “comme celui-là”. Certains se sont même aussitôt assis pour essayer d’écrire des livres “comme celui-là” dans l’espoir d’apaiser leur propre appétit. Si bien que, dans un sens, il a envoyé toute une génération en quête.
Il a laissé son empreinte sur moi. Même après toutes ces années, la barre qu’il a surélevée pour mon écriture demeure toujours aussi haute. Je m’efforce toujours de la franchir avec autant d’aisance et de précision qu’il l’a fait. J’en reviens toujours avec les tibias meurtris, mais le désir d’essayer n’a pas diminué. 

En conclusion

Ainsi, le plus grand héritage de Tolkien, à l’instar d’œuvres comme Peter Pan, Le Magicien d’Oz et Alice au Pays des Merveilles, ce n’est peut-être pas tant la quantité d’adaptations qui l’ont suivie. Mais bel et bien leur impact sur le genre auquel ils appartiennent et qu’ils ont contribué à former !

Un impact majeur et réellement indisputé ? Il y a pourtant de grands noms de la Fantasy parmi les contemporains de Tolkien. Et ce ne serait pas leur rendre justice que de laisser leur éclat être entièrement masqué par celui de Tolkien.
En effet, si Tolkien tend bel et bien à s’imposer comme étant le véritable père fondateur de la Fantasy moderne, les œuvres de ses contemporains ne sont pas sans effet non plus.

Les illustres contemporains de Tolkien

Les œuvres des contemporains de Tolkien opèrent, de fait, un véritable grand écart entre des romans pour adultes teintés d’une complexité philosophique et des romans pour la jeunesse, beaucoup plus légers en apparence.

  • L’influence de Merwyn Peake (1911-1968)

En écrivant le cycle de Gormenghast composé des romans Titus d’Enfer (1946), Gormenghast (1950) et Titus errant (1959, revu en 1970), Merwyn Peake a produit un autre de ces ovnis littéraires difficiles à cerner.
À la fois caractéristique d’une Fantasy en train de se chercher en tant que genre à part et des propensions de ce genre à expérimenter la plus grande variété de formes possibles.

Entre roman gothique, grotesque, épique et incursions vers Kafka ou Rabelais, ce cycle incarne, en complément du Seigneur des Anneaux, une littérature de Fantasy adulte, qui demande à ses lecteurs d’apprécier son style, la qualité de ses descriptions et la profondeur de ses personnages.

Car le cycle Gormenghast appartient bel et bien au registre de la Fantasy, même s’il n’y a pas vraiment de magie dans cette étrange citadelle caractérisée par le gigantisme, un l’enchevêtrement labyrinthique et un complexe rituel quotidien aussi absurde qu’incontournable nécessitant l’intervention d’un maître du Rituel.

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Gormenghast, 2ème tome du cycle éponyme de Mervyn Peake

Le Vicomte pourfendu (1952), Le Baron perché (1957) et le Chevalier inexistant (1959) proposent également un ensemble étrange qui se situe entre merveilleux absurde et conte philosophique sur la condition humaine à la Voltaire.

Les héros de ces romans sont un homme tranché en deux moitiés (l’une mauvaise et l’autre bénéfique, mais faisant plus de mal que de bien), un aristocrate perché dans un arbre valorisant la liberté d’esprit par-dessus tout et un chevalier qui n’est qu’une armure vide. Ils posent tous des questions existentielles, allégoriques et philosophiques.

  • La Fantasy jeunesse

En Grande-Bretagne, la Fantasy avant diffusion de l’influence de Tolkien est essentiellement une littérature jeunesse. Elle tend cependant à être un peu plus adulte outre-Atlantique où elle subit l’influence de Robert E. Howard, H. P. Lovecraft et Edgar Rice Burroughs.

Parmi ces œuvres incontournables, il convient de citer a minima :

  • Pamela Lyndon Travers (1899-1996), créatrice de Mary Poppins avec 8 tomes peut-être plus fantastiques que Fantasy publiés de 1934 à 1989
  • C. S. Lewis (1898-1963), auteur des 7 tomes du Monde de Narnia (accessible depuis une armoire magique pour ceux qui n’écoutaient pas dans le fond). Certaines caractéristiques d’écriture les rendent toutefois bien moins intemporels que le Seigneur des Anneaux
  • Elizabeth Goudge (1900-1984) et Le Secret de Moonacre parmi d’autres ouvrages aux univers merveilleux, romantiques et poétiques
  • Évangéline Walton (1907-1996) dont la tétralogie Mabinogion, rédigée dans les années 50 connut le succès dans les années 70

Enfin, le tableau ne serait pas complet sans mentionner l’immense influence des dessins animés de Walt Disney dans leur capacité à réinvestir les contes et à introduire des millions d’enfants aux mondes de l’imaginaire.

L’ensemble de ces influences, renforcées par le succès du Seigneur des Anneaux de Tolkien, père fondateur de la Fantasy moderne, ouvrent ainsi, dans les années 70 une nouvelle ère de la Fantasy comme genre à part entière.

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Carte de la Terre du Milieu

Ce qu'il faut retenir

John Ronald Reuel Tolkien est aujourd’hui reconnu, entre tous les écrivain.e.s de Fantasy l’ayant précédé et suivi, comme le fondateur de la Fantasy moderne. Un statut qui atteste de l’influence qu’il a eue sur ce genre épars en écrivant le Seigneur des Anneaux, qui a marqué un véritable tournant :

  • Dans la manière d’écrire de la Fantasy pour un public adulte
  • Avec la création d’un univers cohérent, doté d’une mythologie imaginaire
  • Avec la constitution inédite d’un monde secondaire complet et crédible

Rédigés de 1938 à 1949, puis publiés en 1954, les 6 livres du Seigneur des Anneaux et leur monde secondaire auquel on peut croire comme s’il était réel ont eu un retentissement international progressif certes, mais majeur.

Pourtant, d’autres auteurs et autrices de Fantasy ont marqué ces années d’après-guerre et les années 70, aussi bien auprès des adultes que dans la littérature jeunesse tels :

  • Merwyn Peake avec le cycle de Gormenghast
  • Italo Calvino avec la trilogie des ancêtres
  • Pamela Lyndon Travers avec Mary Poppins
  • C. S. Lewis avec le Monde de Narnia…

Mais aucun avec l’impact ultérieur de Tolkien sur des générations d’auteurs de Fantasy, qui n’en finissent plus de s’inspirer de ses caractéristiques et font vivre ces thématiques devenues représentatives de la Fantasy :

  • Les sociétés de type médiéval où une élite possède des pouvoirs magiques
  • Les thèmes structurants de la quête et de la mission
  • L’importance de l’arpentage d’univers de Fantasy
  • L’opposition entre Bien et Mal, magie blanche et magie noire
  • Les personnages issus du folklore, des contes de fées et de la mythologie…

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