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« La Passe-Miroir », de Christelle Dabos

Petit tour d’horizon de la saga de Fantasy en quatre romans "La Passe-Miroir" de Christelle Dabos. Monde post-apo, étranges pouvoirs, enquêtes captivantes et romance maîtrisée vous attendent dans cet article (sans ou avec d'ultra-légers spoilers) !

Un peu de contexte

Ma sœur m’a conseillé La Passe-Miroir bien avant son édition. Cette histoire était alors publiée par Christelle Dabos sur le forum littéraire Plume D’argent. Des années plus tard, son quatrième tome met enfin un point final à cette saga exceptionnelle d’inventivité !

La Passe-Miroir se divise en quatre tomes massifs, mais faciles à lire.
Chacun s’articule autour d’une enquête dans un monde de fantasy et nous présente une nouvelle facette, le tout sur fond de romance à la Jane Austen. Si vous cherchez une aventure qui s’écarte des sentiers battus, celle-ci vous séduira certainement !

L’intrigue

Nous découvrons un monde apocalyptique peu traditionnel.
La planète d’origine semble avoir explosé, ne laissant dans le vide que des « Arches » flottantes. Chacune est dirigée par des divinités puissantes, intransigeantes, et amnésiques, qui accordent à leur peuple respectif des pouvoirs spécifiques.

C’est sur l’arche d’Anima que le récit commence, avec Ophélie.
Une petite gardienne de musée qui possède le pouvoir de « lire » le passé des objets en les touchant, et de se déplacer au travers des miroirs. Sa première traversée s’est d’ailleurs mal déroulée, puisque Ophélie s’est « inversée » au passage et souffre depuis d’une sévère dyspraxie.

Elle n’est donc pas une très bonne animiste. Bien qu’elle soit parvenue à animer une écharpe de laine qui ne la quitte jamais. Elle compense toutefois ce défaut en devenant une excellente liseuse. Au point d’être choisie par les dirigeantes de son Arche pour épouser le grand Intendant d’une autre Arche.

Rebutée par ce mariage arrangé, Ophélie se plie cependant à leur requête.
Et quitte sa famille pour rejoindre Thorn, immense, maigre et sévère comme une branche hivernale. Ce n’est qu’un mariage politique, comme tout ce qui existe sur sa nouvelle Arche du Pôle, où les clans s’espionnent et se massacrent dans un ennui crasseux.

Ophélie ne se laisse cependant pas décourager et entreprend d’explorer ce nouveau monde, avec le faible espoir de nouer un semblant de lien avec son fiancé.

Voilà pour l’introduction. Si vous ne souhaitez pas connaître la suite, rendez-vous à la partie comportant mon avis sur cette saga, ou directement à l’article suivant !

Fin du résumé, avec quelques divulgâcheurs

Si j’ai trouvé le premier tome un peu léger en termes d’intrigue, puisqu’il reprend pour moi la dynamique d’Orgueil et Préjugés, la suite se révèle de plus en plus intéressante.

Ophélie, d’abord tout simplement curieuse, se retrouve confrontée aux intérêts de familles puissantes et dangereuses.
Une situation qui deviendra presque habituelle pour elle au fil des tomes. Mais si elle pensait n’être que « la petite madame Thorn », fiancée d’un Intendant incorruptible au poste très convoité, elle découvre au fil du temps que son destin est en fait bien plus inquiétant.

Elle se retrouve en effet confrontée aux divinités des Arches, toutes effrayantes et inhumaines.
Au fil de ses enquêtes, elle découvre que la mémoire de ces dernières est contenue dans un livre qui leur est personnel, et dont on a arraché une page.
Elle apprend également qui a détruit ces souvenirs, et pourquoi. Ce qui la mène à comprendre la nature de son monde et surtout, que son banal accident de miroir n’était pas si anodin…

Au début réservée, et même effacée malgré des principes bien arrêtés, Ophélie s’enhardit de tome en tome jusqu’à devenir audacieuse.
La petite gardienne de musée se convertit peu à peu en aventurière ! De même, sa relation glaciale avec Thorn évolue lentement. Et, si son mari demeure névrosé et maladroit, il finit par lui accorder sa confiance.

Mon opinion

Au tome 3, qui insiste sur les livres des divinités et sur la personne qui les a créés, je m’inquiétais de tomber dans une intrigue méta-littéraire où le monde imaginaire rencontrerait le nôtre. Mais l’autrice nous propose une vision plus intéressante, qui nous retourne très littéralement l’esprit.

Je craignais aussi que Mme Dabos ne parvienne pas à maintenir l’inventivité dont elle faisait preuve de tome en tome. Mais elle a brillamment relevé le défi ! Son dernier opus est même plus créatif que les autres. Ce qui fait d’elle l’une des rares plumes capables de s’améliorer plutôt que de s’essouffler sur la durée.

D’autre part, et comme je le remarque souvent chez les plumes féminines, Mme Dabos ne craint pas de confronter ses personnages aux conséquences de leurs exploits. Leurs mésaventures ont souvent des répercussions mentales et surtout physiques, au contraire des figures épiques qui peuvent combattre sans s’abimer.

Elle sait également transmettre l’effroi que l’on peut ressentir face à des créatures éminemment plus puissantes que soi, et donc dans un univers où le danger est omniprésent.

Les actes héroïques, en somme, n’existent pas dans son univers sans contrepartie (Mention spéciale aux personnes venant de terminer la saga. Montons un groupe de soutien).

Ce qu'il faut retenir

Je ne saurais que trop vous recommander cette saga imaginative et très personnelle.

Son style reste clair sans tomber dans la simplicité, et ses concepts se complexifient avec les tomes.

Je vous conseille d’ailleurs de les lire d’un trait, car ils forment un véritable tout plutôt que des épisodes.

Bien que le tout dernier tome soit un peu complexe par moments, il est aussi le plus intéressant. Et, si vous souhaitez découvrir un univers fantasy atypique, cette saga est faite pour vous plaire !

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