À QUOI RESSEMBLE UN VRAI GAULOIS ?
« Astérix le Gaulois » ou, comme dit le Jedi : « Impressionnant. Chaque mot dans cette phrase est faux. » Mais pourquoi donc ? Déjà bien entendu en raison de son nom si particulier. Jeu de mots évident qui s’en trouve nécessairement incorrect d’un point de vue historique.
Si le but humoristique excuse ici cette approximation volontaire de la première partie d’un des sobriquets les plus traduits au monde, qu’en est-il du « Gaulois » ?
Astérix est-il vraiment gaulois ? Je vous demande de prendre une image d’Astérix dans votre tête. Vous l’avez ?
À présent, jouons au jeu des 7 différences !
1. Pas de cheval
Le Gaulois est en réalité un cavalier. Il est par conséquent doté d’une épée souvent longue et pratique le port de ces fameuses « braies », pantalon de l’époque, bien plus pratique pour l’équitation.
2. Absence de lance
C’est l’arme de prédilection du gaulois, comme l’indique le fait que l’on retrouve bien plus de lances que d’épées lors des fouilles.
3. Pas de bouclier
Pourtant, le bouclier ovale est peut-être bien l’objet le plus typiquement gaulois dans le monde celte.
4. Pas de sayon
Couverture portée par les Gaulois. Multi-usage, il est source de fierté.
5. Épée portée… À gauche !
Le gaulois la porte en réalité à droite. Tout simplement pour ne pas devoir lâcher son bouclier dès qu’il souhaite dégainer.
6. Un casque avec « des ailes »
Une déformation (digne des Vikings à l’Opéra) du « casque à ailettes ». Les ailettes constituent en fait les protège-joues d’un type de casque également appelé « guerre des Gaules ».
7. Pas de Torque !
Le Torque, un collier celte, semble distinguer le statut d’homme libre de celui de propriété. Son absence, chez Astérix, annoncerait à un autre Gaulois son statut d’esclave !
D’OÙ VIENNENT TOUS CES FAUX-SENS SUR LES GAULOIS ?
Une vision des gaulois erronée
Astérix symbolise ainsi une parfaite incompréhension du guerrier gaulois tel qu’il l’était dans la réalité.
C’est bien entendu également le cas pour un grand nombre des rituels de son village. Exemple parmi d’autres, le Gaulois ne taille pas de menhirs (objet hérité du néolithique). Pas plus qu’il ne mange ni ne chasse le sanglier. Il préfère élever une forme domestiquée et plus ancestrale du cochon, c’est moins fatigant.
- Issue de connaissances archéologiques incomplètes
Toutefois, pour ceux d’entre vous prompts à excuser Goscinny par indulgence pour votre enfance, ou — à l’inverse — à le condamner sans appel, sachez qu’Astérix n’est pas du tout le résultat d’un parti pris humoristique total, ni d’une ignorance crasse.
Astérix est tout simplement une parfaite image de la vision du gaulois en… 1959.
Soixante ans plus tard, son mode de vie est malheureusement encore peu connu et beaucoup reste à fouiller. Certes, les riches découvertes de 1959 à nos jours sont fascinantes. Elles complètent, modifient voire révolutionnent ce que l’on sait déjà des Gaulois. Mais tout est loin d’avoir été dit.
Enfin, pour le petit malin qui, en me lisant, a pensé tout fort : « Le terme gaulois lui-même est une invention de César sans aucun fondement dans la culture celte ! »… Et bien, Bratercatis à toi ! Nous y viendrons !
Ce qu'il faut retenir
Le guerrier Gaulois type est un cavalier armé d’une lance, d’un bouclier ovale, d’une épée longue portée au flanc droit.
Il arbore volontiers un casque à ailettes (mais sans ailes), un sayon très seyant et un torque.
Mais si Goscinny avait tort et qu’Astérix n’est pas archéo-compatible, c’est avant tout parce qu’il était marqué par les connaissances de son époque sur les Gaulois.
La vision des Gaulois a bien changé depuis 60 ans, mais beaucoup de chemin reste à parcourir !
2 réflexions au sujet de “Goscinny qui avait tort ou la vraie vie des gaulois”
J’attends la suite avec un trépignement d’impatience !!
Trépignement contagieux et bien reçu !