Plusieurs procédés permettent de structurer les savoirs astronomiques. Un domaine qui a néanmoins la fâcheuse tendance à rester sibyllin même sous une forme vulgarisée. Ce qui invite à se demander si les astronomes d’antan ne s’étaient pas déjà dotés d’une des meilleures méthodologies possibles. Celle qui consiste à percer les arcanes de l’univers en s’attachant d’abord à comprendre le pourquoi du comment du système solaire.
Commencer par le commencement
Au commencement était la complexité de savoir par où commencer
Au commencement, l’univers fut créé. Ce qui mit en colère beaucoup de gens et fut considéré comme étant une mauvaise idée.
Douglas Adams, Le dernier restaurant avant la fin du monde
Selon une cosmogonie relativement concordante avec celle exposée ci-dessus, « au commencement, la lumière fut »…
Non sans un relatif brûlage de rétine, un coup du lapin généré par la mise en branle de l’expansion et une chaleur à glacer de jalousie les plus chaudes descriptions de l’Enfer.
Au bout de quelque 300 millions d’années, ladite lumière décida toutefois de s’assagir et s’efforça de devenir visible. Ou plutôt compréhensible, en général, pour l’œil scientifique humain et, en particulier tout autant que par voie de conséquence, pour les amateurs et amatrices de SF. Le tout après un passage bienvenu à la moulinette de la vulgarisation scientifique, car si l’œil scientifique humain est complexe, sa langue peut l’être encore plus.
Jargon
Langue factice dont les gens d’une même cabale conviennent afin qu’on ne les entende pas tandis qu’ils l’entendent entre eux.Antoine Furetière, Dictionnaire universel
Toutefois, l’univers c’est vaste, pour ne pas ôter les mots de la bouche à Captain Obvious.
De ces immensités aussi inconcevables et effroyables qu’attirantes et captivantes. Un peu à la manière étrange et pénétrante d’un abîme lovecraftien.
Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.
Pascal, Les Pensées
De l’art de procéder par étapes
Et, avant de pouvoir prétendre comprendre le fonctionnement des capricieux trous noirs, du restreint univers observable, du mal nommé Big Bang ou de la « déstagnation de l’expansion par la désexpansion de la stagnation » comme disait à peu près Desproges, il convient de commencer par quelque chose qu’un cerveau qui ne soit pas celui de Neil de Grasse Tyson puisse appréhender en moins de temps qu’il n’en faut à Chantal Goya (ou toute autre victime desprogienne du moment ayant le malheur d’avoir fait des vocalises son métier) pour apprendre par cœur la date de la bataille de Marignan (moins de 5 ans pour les puristes).
Raison pour laquelle nous allons céder ici — et sans trop de résistance — à un des travers humains les plus communs, à savoir l’anthropocentrisme.
Ainsi, avant de nous attaquer aux multiples types d’étoiles, dotées de modes de vie à brûler la corde par les deux bouts et d’explosives coutumes de fin d’existence ou d’explorer les insaisissables matière noire et énergie noire, entreprenons d’analyser le petit jardin cosmique que constitue notre sympathique système solaire !
Comprendre le système solaire pour mieux appréhender l’univers
Tout comme l’univers a commencé dans un éclat de lumière, commençons donc avec notre éclat de lumière stellaire local le plus notable avant de dérouler le fil de ses nombreux suiveurs astraux, des plus proches aux plus éloignés.
Le Soleil, la naine jaune
L’héliocentrisme ayant révolutionné la manière dont l’être humain comprend son environnement spatial immédiat, il s’avère particulièrement difficile de ne pas lui céder la priorité en tête de cette série d’articles sur le système solaire.
Le système solaire dit « interne »
À partir du Soleil, quoi de plus évident que d’enchaîner par le système solaire « interne » ?
Cette appellation ne fait peut-être pas totalement consensus, mais convient tout à fait dans le cadre de ces articles pour identifier cet ensemble proche du Soleil et constitué essentiellement de planètes telluriques de dimensions modestes.
- Mercure, une planète contrariée
- Vénus, la beauté empoisonnée
- Le duo Terre/Lune
- Mars, la planète rouge
Le système solaire « externe »
Une fois les planètes rocheuses mieux cernées, que faire d’autre à part s’élancer sur la piste du vaguement défini « système solaire externe » ?
Cet ensemble est, pour sa part, composé de géantes gazeuses plus ou moins coquettes et ornées qui d’une multitude de satellites agités, qui d’anneaux majestueux à défaut de créoles, qui d’une belle robe bleue à la dernière mode !
- Jupiter, la géante gazeuse
- Saturne, le seigneur des anneaux
- Les jumelles bleues Uranus et Neptune
- En quête de la Planète X (en passant par Pluton)
Sans oublier tout ce qui, dans le système solaire, n’est ni une planète ni un satellite
En effet, comment conclure sur le système solaire sans aborder au moins rapidement ses très nombreux corps non planétaires ?
Une bonne occasion donc pour élaborer un petit lexique utile à l’usage des astrologues en herbe afin d’éclaircir tout en concision ce que sont les comètes, les météores, les astéroïdes, la ceinture d’astéroïdes entre Mars-Jupiter, les Centaures, les astéroïdes troyens, le point de Lagrange, la ceinture de Kuiper, les planètes naines (telles Pluton et Charon), les objets épars (Éris et compagnie), l’héliopause, l’héliosphère et les nuages de Hills et d’Oort.
Vers l’infini et au-delà !
Le système solaire ayant ainsi fort aimablement dégrossi certaines notions d’astronomie basiques, les grandes questions de l’univers et de tout le reste n’ont plus qu’à bien se tenir ! Encore dans un état d’ébauche nébuleuse, une autre série d’article ira bien plus loin que notre petit jardin cosmique et observera même l’invisible.
- Quels sont les différents types d’étoiles et leur(s) classification(s) ?
- Comment vivent et meurent les étoiles ?
- Qu’est-ce que l’énergie noire ?
- Comment fonctionnent les galaxies et pourquoi donc s’enroulent-elles ?
- Qu’est-ce que la matière noire ?
- Que sont les trous noirs et quel est leur impact dans l’univers ?
- Qu’est-ce que le Big Bang ?
- Pourquoi 42 ?
Et bien d’autres encore !
Ce qu'il faut retenir
Commencer un univers ce n’est pas si facile. Alors, commencer à comprendre toute sa complexité, ce n’est pas une sinécure également !
Procéder par étapes et en commençant par ce que l’on comprend le mieux sera donc le fil directeur des articles à venir de la rubrique Cultiver sa créativité sur le système solaire et l’univers.