Des conseils d’auteur pour apprendre à écrire des romans, des nouvelles, des poèmes, on peut en trouver des tas. Et de toute sortes : opposés, complémentaires, similaires, identiques…
C’est pourquoi, afin de faire la part des choses et d’en extraire la substantifique moëlle, lepangolin.com ouvre avec Bernard Werber une nouvelle série d’articles baptisée « Conseils d’auteur ». Elle a pour objectif de recenser les conseils de tous types d’écrivains, afin de faciliter leur confrontation et de mieux observer les points de convergence et de divergence.
Cinq conseils d’écriture
C’est donc avec Bernard Werber que s’ouvre cette nouvelle série « Conseils d’auteur ». Heureusement pour nous, écrivains débutants ou en quête de perfectionnement, Babelio a eu la bonne idée de demander à Bernard Werber de synthétiser ses 5 conseils d’écriture en 5 minutes !
La régularité
Écrire c’est en réalité comme un entraînement sportif : plus on pratique, plus c’est facile de pratiquer. Un investissement quotidien, outre permettre de muscler son imaginaire, oblige également à se poser les bonnes questions pour travailler suspense et personnages.
Chercher l’originalité
Écrire exactement la même thématique ou exactement comme un autre auteur, c’est bien pour la collection rose d’Harlequin. Ces fameux romans de gare à l’eau de rose qui peuvent être rédigés “dans le style de…” (Zola, Hugo…) et qui explorent plus qu’abondamment les mystères de l’amour (à se demander ce qu’il reste comme mystère avec plus de 260 bouquins au seul catalogue d’Harlequin).
Pour Bernard Werber, il est toutefois bien plus intéressant de chercher à se démarquer, surtout du point de vue thématique. C’est le principe qu’il a mis en pratique avec les fourmis, sujet jugé a priori hautement “inintéressant” et qu’il a cherché à rendre intéressant.
Ne pas avoir peur de recommencer à zéro
Si vous sentez que votre barque prend l’eau de tous côtés, il est bien moins chronophage et moins frustrant d’en construire une nouvelle plus performante. Dans le cadre d’un roman ou d’une nouvelle, un premier jet est, de la même manière, rarement satisfaisant.
Bernard Werber est ainsi partisan d’un processus créatif itératif relativement radical pour fortifier son ouvrage final. En effet, pour son dernier roman, il a produit pas moins de 11 versions complètes sans se relire !
Toujours prendre le plaisir d’écrire
Si on ne prend pas de plaisir à écrire, il est d’autant plus probable que les lecteurs ne prendront pas de plaisir à lire.
Et, pour Bernard Werber qui relie les origine du métier d’écrivain aux conteurs au coin du feu, c’est bien dommage. De fait, cela revient à complètement rater l’objectif initial de ces récits, à savoir faire rêver, se questionner et créer du lien social.
Avoir de bons lecteurs
C’est-à-dire ceux qui vont vous dire ce qu’ils aiment, ce qu’ils n’aiment pas, ce qu’ils trouvent perfectible…
Il convient a fortiori de se méfier de deux types de mauvais lecteurs :
- d’une part, ceux qui trouvent que c’est bon. Animée par la volonté de ne pas vexer, leur critique n’est en général pas constructive.
- d’autre part, ceux qui trouvent que c’est mauvais. Animée par une volonté destructrice, leur critique ne peut que nuire.
En bonus
Si vous êtes fan de Bernard Werber ou vous sentez en accord avec sa vision des choses, Les Artisans de la Fiction ont réalisé – pour votre plus grand plaisir – une longue interview de 40 minutes en 4 parties. Ces vidéos explorent plus en profondeur son processus créatif d’écriture et ses vecteurs d’inspiration.
Ce qu'il faut retenir
Pour Bernard Werber, écrire implique :
- avant tout de la régularité,
- au moins une pointe d’originalité,
- d’être prêt à se désengluer en repartant de zéro,
- de toujours s’assurer de prendre du plaisir à écrire,
- de pouvoir compter sur de bons bêta-lecteurs.